L’Education en Europe

lundi 30 octobre 2017


Les données internationales, de plus en plus convoquées dans le débat public, sont souvent délicates à interpréter.

L’Europe de l’éducation en chiffres propose une grande variété d’indicateurs pour la première fois regroupés dans une publication nationale. Cet ouvrage, publié en français et en anglais, fournit ainsi la possibilité de confronter les multiples dimensions en jeu dans la réussite éducative, et ce pour chacun des pays de l’Union européenne face à des objectifs communs désormais portés par des cibles chiffrées.

Auteurs : Florence Lefresne , Yann Fournier, DEPP-Mirei
source site Education.gouv.fr

L’environnement économique et social

Ce premier chapitre décrit l’environnement économique et social des familles avec enfants de l’Union européenne (UE). La taille de la fratrie, le niveau d’éducation des parents ou le confort du logement révèlent autant de caractéristiques moyennes significativement différentes selon les pays. Ainsi, par exemple, quand 60 % des enfants de 0 à 17 ans ont des parents diplômés de l’enseignement supérieurs en Finlande ou en Irlande, moins de 25 % sont dans ce cas en Croatie, au Portugal ou en Roumanie. Quand ils sont moins de 1 % à vivre dans un ménage dont le logement est privé de douche ou de baignoire dans la grande majorité des pays d’Europe du Nord ou de l’Ouest, cette part atteint 36 % en Roumanie et 20 % en Bulgarie. Le risque de pauvreté et d’exclusion sociale est partout systématiquement plus élevé lorsque les parents ont des niveaux d’études plus faibles.

les données du chapitre "Environnement économique et social

Les systèmes éducatifs

Le deuxième chapitre présente la grande diversité des systèmes éducatifs dans l’UE. Leur organisation même porte la marque de ces singularités. S’il existe majoritairement des troncs communs englobant l’enseignement primaire et le premier cycle de l’enseignement secondaire, certains pays, au contraire, orientent précocement les élèves entre différentes filières (Allemagne, Autriche, Lituanie, Pays-Bas). Il s’agit des pays qui disposent traditionnellement d’un système d’apprentissage développé, à l’exception notable du Danemark où coexistent de longue date à la fois un tronc commun jusqu’à la fin du premier cycle du secondaire et un système d’apprentissage étendu. Les modes d’accueil et d’éducation des jeunes enfants, l’âge de scolarisation obligatoire (début et fin), l’organisation des cycles d’enseignement, de même que l’âge théorique du passage d’un cycle à l’autre varient d’un pays à l’autre.

les données de la diversité des systèmes éducatifs

Les dépenses d’éducation

Le troisième chapitre traite des dépenses d’éducation. La part de la richesse produite allouée à l’éducation représente en 2012 environ 5 % en moyenne dans l’UE (moyenne des 21 pays de l’UE membres de l’OCDE) mais elle varie pratiquement du simple au double en son sein. De même, l’impact de la crise économique et financière de 2008 sur ces dépenses s’est avéré différent selon les pays. De son côté, le coût d’un élève, à chaque niveau d’éducation, est principalement influencé par quatre facteurs susceptibles d’arbitrages variables au plan national : le salaire des enseignants et leur temps d’enseignement, le temps d’instruction des élèves et enfin la taille des classes.

les données de la part allouée à l’éducation

Les enseignants

Le quatrième chapitre présente les principales caractéristiques des enseignants de l’UE. Majoritairement féminine, la population enseignante subit un vieillissement inégal selon les pays qui place les systèmes éducatifs devant le défi de l’ampleur des recrutements à venir et de la formation des nouveaux enseignants. Très majoritairement titulaires de licence ou de master, au moins pour ceux qui enseignent en premier cycle de l’enseignement secondaire, les enseignants sont soumis à une réglementation de leur temps de travail et des tâches qui leur sont attribuées, très hétérogène au sein de l’UE : si certains pays, comme la France, réglementent le temps d’enseignement, d’autres, comme le Royaume-Uni, fixent le temps de présence dans l’établissement.

Les données pour savoir qui sont les enseignants

Les résultats, performance et équité

Le cinquième chapitre traite des résultats obtenus par les différents systèmes éducatifs, sous l’angle de la performance des élèves et de l’équité dans la distribution de cette dernière. Ce sont principalement les résultats de l’enquête PISA 2012 qui sont mobilisés ici soit visant des jeunes nés en 1996. Sont également examinées les performances des pays européens au regard des 7 objectifs chiffrés de la Stratégie Éducation et Formation 2020, en matière de lutte contre les sorties précoces, de proportion de diplômés de l’enseignement supérieur, de scolarisation préélémentaire, d’apprentissage tout au long de la vie, de niveau de compétence des élèves en compréhension de l’écrit, littératie mathématique ou sciences, et enfin en matière de mobilité à des fins d’apprentissage et d’employabilité des diplômés.

Les données des performances et équité selon les pays

De la formation initiale à l’emploi

Le sixième chapitre éclaire le passage de la formation initiale au marché du travail. Partout, le diplôme exerce un effet déterminant sur l’accès à l’emploi et sur le revenu, la poursuite d’études sanctionnée par un diplôme plus élevé s’avérant systématiquement rentable. Pénalisés dans l’accès à l’emploi, les faiblement diplômés ont également moins accès à la formation continue inégalement développée au sein de l’UE. La question du genre, présente dans les différents chapitres, mérite ici une attention particulière : les femmes en moyenne plus diplômées que les hommes, occupent des positions moins favorables sur le marché du travail. Enfin, les effets de l’éducation sont loin de se limiter au marché du travail. Ainsi, par exemple, dans tous les pays européens, le risque d’obésité des moins de 18 ans est significativement accru pour les faiblement diplômés.

Les données de la formation initiale à l’emploi


Voir en ligne : L’Europe de l’éducation en chiffres 2016