La brève de novembre 2017

mercredi 8 novembre 2017


Une rentrée des vacances en novembre sous le signe des constestations qui s’amplifient à mesure de notre avancée dans l’année scolaire, de manière autoritaire, en « macronie », le pays des remises en cause des droits conquis de haute lutte depuis plus d’un siècle !

Contestations qui touchent tous-tes les salarié-es du public et du privé, les étudiant-es et les lycéen-nes.
Contestations qui trouveront, le 16 novembre prochain et les jours qui suivront de nouvelles expressions pour « converger, additionner nos forces, faire mouvement…faire grève ».

Dans l’Enseignement privé, nous ne sommes évidemment pas épagné-es : gel du point d’indice, des postes, reclassements chaotiques, manque d’ASV/AESH, projet de réforme du BAC…. et que penser de notre ministre qui prend l’enseignement privé sous contrat comme modèle ?!

L’Enseignement Privé (E.P) sous contrat pour modèle : une fausse bonne idée ?

En arrière toute et surtout à rebours de la précédente occupante du MEN, J.M. Blanquer aime à se présenter en farouche opposant de l’égalitarisme, n’hésitant pas à désigner ce dernier, dès juillet dernier, comme « le vrai ennemi du service public ».

Ainsi à longueur de publications, l’ancien directeur de l’Essec, devenu ministre depuis, ne cesse de le dire, de l’écrire et surtout de l’assumer : l’enseignement privé sous contrat constitue véritablement un de ses modèles favoris.

Ainsi, l’actuel ministre défend une vision de l’éducation plus traditionnelle, basée sur la transmission des connaissances et la promotion de l’excellence. Le ministre évoque la nécessaire autorité du maître sur l’élève, usant ainsi d’un vocabulaire volontairement démodé qui plait forcément à la frange la plus réactionnaire de la population.
Mais cette vision passéiste de l’enseignement privé sous contrat relève majoritairement du fantasme.

Ce qui est sûr, c’est que l’Autonomie reste le maître mot du ministre de l’éducation, en particulier lorsque celle-ci est au service du chef d’établissement. À lire le ministre, cette autonomie devrait s’imaginer à la manière de ce qui se passe déjà dans les établissements français à l’étranger comme dans l’EP sous privé. Leur « renommée » doit aussi servir de modèle : les professeur-es qui y enseignent sont choisi-es par les proviseurs-es, devenu-es de véritables chefs d’entreprise.

Fainéant-es, vous avez dit fainéant-es ? Un rapport qui fait ses comptes !

« Gérer les enseignants autrement » afin d’assainir les dépenses publiques : c’est la réforme qu’il reste à faire pour le gouvernement. Ainsi dans son rapport, la cour des comptes, propose plusieurs leviers d’économies :

Annualiser le temps de travail des enseignant-es :
Ce service annualisé comprendrait les heures de cours, mais aussi les missions effectuées hors de la classe (projets, formations, etc.).
Cette nouvelle définition du métier pourrait permettre, de s’adapter aux besoins des élèves qui fluctuent au fil des mois. Elle aurait enfin pour effet d’améliorer le remplacement des enseignant-es absent-es.

Enseigner plusieurs disciplines.
A l’instar de ce qui se produit chez nos collègues allemands (modèle à suivre en tout point ?!). Même si de facto c’est ignorer que cette bivalence existe déjà pour de nombreuses disciplines : histoire et géographie, physique et chimie…

Professionnaliser la formation
La cour des comptes dénonce les carences du système de formation continue, pas assez développée selon son rapport. Ces formations ne viseraient, in fine, pas suffisamment la fonction pédagogique qu’elles devraient principalement servir.

Dans l’enseignement privé sous contrat, ces formations sont laissées principalement à la charge d’un organisme qui fait la pluie et le beau temps en la matière : Formiris dont nous avons déjà dénoncé, au Sundep-Solidaires le manque de transparence en matière d’utilisation des fonds publics qui lui sont versés !

PPCR : les rendez-vous de carrière, le texte d’application enfin publié !

Alors que les reclassements dans les grilles en correspondance avec les PPCR ont été distribués (pas de panique, rien de sonnant ni trébuchant !), l’arrêté s’agissant des fameux rendez-vous de carrière vient enfin d’être publié au JO, le 18 octobre dernier.
Après ceux du public (mai 2017), comme toujours.
Ce sont les grilles et les conditions de mise en œuvre des « rendez-vous de carrière » institués par ces accords pour les enseignants du privé sous contrat.
Le rôle du chef d’établissement y est clairement indiqué et mis en avant. Pour plus de détails, rendez-vous sur le site du Sundep-Solidaires.

La couleur du mois : rouge, comme la colère de Pascal Balmand

Pascal Balmand, secrétaire général de l’enseignement catholique, s’est fâché, le 3 octobre dernier, lors de sa conférence de presse.
On y a en effet vu M. Balmand s’insurger à propos des salaires des suppléant-es dans l’EP sous contrat, payé-es jusqu’à 600 € de moins que leurs homologues du public…
Va-t-on syndiquer M. Balmand au Sundep ?
Bien-sûr que non, ce dernier se plaint surtout auprès du MEN d’une potentielle concurrence faisant fondre à vue d’œil le nombre d’enseignant-es sur les listes de suppléant-es. Que deviendrait alors l’EP sous contrat sans ces variables d’ajustement que sont les suppléant-es et autres délégué-es auxiliaires ?

En bon patron, M. Balmand s’est aussi fortement inquiété de la diminution des contrats aidés. Là encore, sa position est uniquement motivée par la disparition d’une main-d’œuvre à très bas prix pour laquelle l’EP a peu voire pas formée au long du contrat passé avec l’Etat. Ne soyons pas dupes de cette indignation-là !

Le 16 novembre et les jours qui suivront : tous et toutes uni-es et ensemble…

Avec la CGT, FO, et le organisations étudiantes et lycéennes UNEF, UNL et FIDL, Solidaires appelle à une grande journée de manifestations et de grève le 19 novembre prochain.

"Ce mouvement doit être clair, uni, fort et déterminé... »

La bataille des ordonnances n’est pas terminée. Certes ce combat pour leur retrait est difficile mais les mécontentements s’accumulent et nos forces aussi !

Unissons-nous, ensemble nous serons plus fort-es !

Manifestons partout en France, le 16 novembre prochain !