LA BREVE DE NOVEMBRE 18

mardi 6 novembre 2018


Coup de froid automnal dans l’éducation nationale avec la diffusion d’une vidéo d’un élève menaçant son enseignante d’un pistolet factice. Vidéo à donner des frissons dans le dos. Il en va de même de la réaction sécuritaire d’un Jean-Michel Blanquer qui en guise de réponse propose de mettre des policiers à disposition dans les établissements scolaires ! De quoi laisser un goût plutôt amer au corps enseignant qui à en lire les témoignages de nombreux et nombreuses professeur.es, témoignages issus du mouvement #PasDeVague
vecteur de libération de la parole d’enseignant.es en souffrance, ce n’est pas de plus de police qu’ils/qu’elles réclament mais de plus d’enseignant.es et d’adultes référents dans leur classe !

#PasDeVague et politique de gestion publique.
L’agression filmée d’une enseignante a déclenché une vive émotion sur les réseaux sociaux. Avec le mot dièse #PasDeVague, de nombreux enseignant.es se sont mis.es à raconter la réaction de leur hiérarchie en de telles circonstances. Certain.es n’ont pas hésité à parler d’un « sentiment d’abandon », voire de « complicité » avec les agresseur.es.
Les politiques de gestion des services publics, dont la réforme est d’actualité, représentent une clé d’explication du comportement de la hiérarchie de l’Éducation nationale. L’Education Nationale a elle aussi pris le chemin de la culture de performance où l’Etat fixe des objectifs précis en allouant des moyens de plus en plus contraints pour les atteindre. Depuis 15 ans les dépenses publiques diminuent. Le système entre désormais sous tension. Dans l’EN, cela s’est traduit par la mise en place de nouvelles techniques managériales faites de projets annuels de performances, de projets d’établissements, de contrats d’objectifs et de moyens avec des lettres de missions tenues secrètes destinées aux chefs d’établissement. Dans le contexte actuel de réduction des dépenses,
l’augmentation des moyens est mathématiquement impossible : on ne peut faire mieux avec moins et pourtant c’est ce qui est demandé quotidiennement aux enseignant.es ainsi qu’ aux cadres de l’EN sous pression des rectorats. C’est un cercle vicieux qui s’installe. La consequence est simple encore moins de moyens pour les établissements en question s’ils n’ont pas atteint leurs objectifs. Cette mécanique, objet de la loi de Goodhart, a conduit à invisibiliser l’évolution des performances réelles de notre système éducatif CAP22 préconise de renforcer le double système de pression qui s’applique à tou.te.s : moyens de pression sur les équipes. Le mot dièse #PasDeVague aura eu la vertu de prendre conscience de cette déshumanisation de ces pratiques qui ne cessent d’engendrer des inégalités.

Les évaluations en mode Blanquer, pourquoi sommes nous contre...
Au CP, et au CE1 des évaluations nationales, touchant tous les élèves, ont été passées en septembre. Une seconde est prévue pour le mois de février pour les CP.
Au Sundep Solidaires, nous en dénonçons et l’intérêt et l’utilité :
Parce qu’elles ne sont pas adaptées et mettent les enfants en échec, ce qui semble un peu dommage au sein de l’école de la bienveillance !
En effet, qui aurait besoin de 60 items pour évaluer une compétence basique ? Et qui aurait l’idée de donner un temps aussi ridiculement court pour effectuer un tel nombre d’exercices. Il y a des pièges dans ces évaluations. On en retire même la désagréable impression qu’une question sur deux vise à piéger les élèves.
De plus, la saisie des résultats n’est pas anonyme ! En effet, contrairement à ce qui avait été dit, la saisie informatique s’effectue en précisant le nom de chaque enfant en face de ses résultats. Le ministère assure que ces noms seront effacés. Vraiment ?
Quel beau métier que professeur.e des écoles : fournir des données sur les enfants dès leur plus jeune âge, les classer selon une norme nationale qui permettra de mieux les trier ensuite !
Ces évaluations ne servent à rien. En effet, leurs conditions de passage ont été très différentes d’une école à l’autre. Ici 20 minutes, là 60, et ailleurs encore davantage. Il est prévisible que les conditions de saisie seront elles aussi variables d’une classe à l’autre. Il est dès maintenant établi que ces évaluations nationales n’auront aucun caractère scientifique compte tenu de ces modes de passage et de saisie. Comment les aider avec un diagnostic faux ?
Et cerise sur le gâteau : on l’a appris, les résultats de ces évaluations seront hébergées par Amazon. Quid de leur protection ?!!!
Le Sundep Solidaires s’associe aux syndicats de l’enseignement public qui ont demandé aux enseignants de ne pas saisir les résultats. Le Sundep Solidaires affirme son soutien aux enseignant.es qui choisissent de ne pas utiliser les résultats.

La date du mois : le 29 novembre...
C’est l’ouverture du vote pour les élections professionnelles qui auront lieu dans l’Enseignement privé sous contrat. Comment voter pour votre syndicat préféré, le Sundep-Solidaires : rien de plus simple rendez- vous sur notre site : http://www.sundep.org/I MG/pdf/les_infos_pour_ voter_national.pdf

Spécial Election Pro : quel syndicat voulons-nous ?
Un syndicat qui refuse les compromissions, avec les instances confessionnelles et les chefs d‘établissement, pour faire respecter le droit et l’équité.
Il défend tous les personnels de l’Enseignement Privé, de la maternelle à l’Université sous contrat d’association ou non.
Le Sundep Solidaires est un syndicat qui recherche des solutions en cas de difficultés professionnelles et qui intervient régulièrement auprès des instances académiques et ministérielles dans la gestion des carrières, des mutations...
De plus, forts de nos convictions nous militons pour la Liberté de conscience, un statut unique pour le Privé- Public : même salaire pour le même travail, la suppression de la réglementation spécifique du privé...
Notre vidéo à ce sujet :
https://youtu.be/Uytwnv C1wYo

Le 12 novembre, ON SE MOBILISE partout en France :
En interpro de la fonction publique :
Car nos salaires sont toujours gelés, depuis 2010 ou presque alors que les retenues ont elles augmentées à l’image de la CSG majorée de 1,7 point ! Car ce sont désormais les retraites qui sont dans le viseur du gouvernement. Le gouvernement a en effet l’intention d’instaurer un régime universel par points, machine à générer des inégalités et qui affaiblira significativement les pensions des retraité.es.
En intersyndicale de l’Enseignement :
Car les réformes Blanquer à venir qui concernent les lycées professionnels et généraux vont opérer de véritables saignées dans les rangs du corps professoral dans le public (2600 postes dans le 2nd degré) mais aussi dans le privé sous contrat (plus de 600 postes) ainsi que pour les personnels administratifs.