Jeudi 9 janvier 2020 : Grève reconductible

jeudi 2 janvier 2020


Retraites : une réforme injuste et de moins en moins universelle

Le gouvernement avait promis d’être intransigeant, de ne pas plier. Pour l’instant huit régimes spéciaux sont maintenus et douze professions se sont vues proposer un traitement préférentiel : policiers, sénateurs, marins-pêcheurs, routiers, pilotes, contrôleurs aériens … En cédant catégorie par catégorie, le gouvernement tente d’empêcher une convergence des luttes. Ces concessions ont pu être obtenues par un rapport de force et/ou par la médiatisation.

Si le gouvernement refuse de revoir sa position sur la réforme par la stratégie du « pourrissement », c’est avant tout parce qu’il ne veut pas du débat sociétal qu’elle masque : un projet de société inégalitaire, un système individualiste qui détruit le socle des conquêtes sociales du Conseil National de la Résistance. Il préfère monter des Français les uns contre les autres en stigmatisant de façon grossière les « privilégiés » des régimes spéciaux. La contre-réforme des retraites participe d’un plan de destruction des systèmes de solidarité : affaiblissement des services publics et des syndicats, réforme punitive de l’assurance chômage, attaques contre les statuts salariés…

Enseignant-e-s : le miroir aux alouettes

Depuis plus de 4 mois, le gouvernement n’a rien mis de concret sur la table. Le chiffre de 10 milliards a été cité par E Macron lui-même mais c’était pour dire qu’il ne les donnerait pas. Puis, il est réapparu dans la bouche du 1er ministre comme un montant de revalorisation possible…Cela alors que le calendrier d’application de la réforme des retraites, avancé à 2022, est, lui, extrêmement précis.

On fait miroiter une revalorisation qui serait inscrite dans une loi de programmation. Mais ni son montant, ni son calendrier, ni ses modalités ne sont fixés. Les lois de programmation sont crédibles sur une mandature, pas sur 20 ans ! Il est clair que sa valeur d’engagement est nulle. De plus en tenant compte des effectifs et de l’inflation, cette somme est très insuffisante. Le gouvernement qui parle beaucoup depuis 2 ans de revaloriser les enseignants, n’a même pas été capable de respecter le calendrier des accords PPCR !

Ce qui est sûr : la revalorisation ne se fera pas par une réforme des grilles mais par des primes (mobilité ? public difficile ?). Tout le monde ne sera pas concerné et encore moins l’enseignement privé…

Le gouvernement veut lier la revalorisation à une redéfinition du métier d’enseignant-e. Une occasion de faire enfin plier les enseignant-e-s avec : formation obligatoire sur 5 journées de congé (actée par décret), annualisation des services, réduction du savoir disciplinaire (actée par le Capes 2022), recours massif aux suppléant-e-s (acté par la loi sur la Fonction publique) …

On comprend qu’il ne s’agit pas seulement de conditions de travail. C’est une nouvelle culture professionnelle directement importée des pays anglo-saxons que le gouvernement veut imposer.

Désormais, tout dépendra de la mobilisation des enseignant-e-s. C’est nous qui, au final, avons notre avenir et celui du notre métier en mains !