Le SUNDEP pour la défense de la laïcité

jeudi 11 janvier 2007


L’école privée (dont 96% des établissements appartiennent à l’enseignement catholique) est subventionnée à plus de 80% par l’Etat et scolarise 18% des élèves.

D’après plusieurs enquêtes, seulement 7% des parents qui inscrivent leurs enfants dans une « école catholique » le font pour des motifs à caractère religieux.

 Qu’en est-il des professeurs qui exercent dans l’enseignement catholique ?

Une grande proportion d’enseignants qui optent pour l’enseignement privé ne le font pas pour des motifs à caractère religieux mais pour exercer le métier pour lequel ils se sont formés, et qui leur permettra de gagner leur vie.

C’est également pour être assurés d’être nommés, au mieux, dans leur académie d’origine, au pire, pas trop loin (cependant, on ne peut être sûr de rien depuis la loi Censi de janvier 2005).

 L’institution catholique voit les choses différemment

Elle invoque « le caractère propre ». Concept qui n’a jamais été défini, vaste fourre-tout destiné à contraindre les maîtres, à leur faire accepter l’idée que, « puisqu’ils ont choisi l’enseignement catholique, ils ont des devoirs vis-à-vis de l’institution qui les a accueillis ».

Caricature ? Citons la lettre de rentrée de l’évêque de Lille : « Puis-je vous inviter cette année à sortir de la réserve, et dans les disciplines qui sont les vôtres, à mettre à jour l’intérêt de la foi chrétienne pour les questions de sociétés ? Il y a des façons d’enseigner les sciences (...) »

Depuis trois ans que l’enseignement catholique organise des journées liées au « caractère propre » le SUNDEP rappelle que :

 les maîtres du privé sont employés et rémunérés par l’Etat pour des activités d’enseignement et d’éducation définies par les directives du BO du 22 mai 1997 ;

 ils n’ont pas signé de contrat avec l’enseignement catholique, (ce qui n’aurait aucun caractère légal d’ailleurs) ;

 ils ne se sont pas engagés à remplir « une mission d’église ».

De fait, les activités liées au caractère propre ne peuvent qu’avoir lieu hors temps scolaire et sur volontariat. Les maîtres de l’enseignement privé sous contrat ne devraient pas avoir à se justifier, à prouver que la liberté de conscience des personnes est garantie par des textes officiels (*).

Il suffit de savoir que la liberté de conscience de chacun est un droit inaliénable.

Il n’est pas question de remettre en cause les convictions et les engagements personnels (cela relève de la sphère privée), mais d’affirmer que l’emploi des maîtres ne saurait être lié à des « obligations confessionnelles ».

Aucun professeur ne saurait être soumis à un tri idéologique, comme le préconise l’archevêque d’Avignon lorsqu’il demande que « l’ensemble des enseignants soit partie prenante du projet ou accepte de ne pas rester dans l’établissement. »

Le SUNDEP prône la laïcité comme référence unique car elle n’est pas exclusive. A contrario, les références catholiques, juives, musulmanes, renforcent le communautarisme et le repli sur soi et, à terme, elles sont créatrices de « ghettos ».

L’émancipation des maîtres par rapport aux institutions religieuses quelles qu’elles soient sera le fruit de notre action syndicale au quotidien dans les années qui viennent, en réponse au prosélytisme et à la radicalisation de l’enseignement privé.

(*) Le principe de la liberté de conscience des élèves et des maîtres est affirmé par la loi Debré (1959) et par l’article L.442-5 du Code de l’Education.

L’article L.122-45 du Code du Travail dénonce l’atteinte au respect de la liberté de conscience : « Aucune personne ne peut être écartée d’une procédure de recrutement, aucun salarié ne peut être sanctionné ou licencié en raison de (...) ses opinions politiques, de ses activités syndicales (...), de ses convictions religieuses (...) ».

 Pour garantir l’indépendance des maîtres face aux pressions confessionnelles, votre vote aux CCMA sera décisif