Personnels OGEC : un accord salarial très désavantageux !

mercredi 3 septembre 2008


Confirmant l’accord déjà signé en juin, les trois mêmes syndicats d’enseignants (FEP-CFDT, SPELC et CGC) viennent de signer ce 29 août 2008, avec tous les employeurs, l’accord qui fixe la nouvelle valeur du point.

56,30 €, soit une augmentation inférieure à l’inflation (3,3% actuellement, mais sa montée continue devrait l’établir à plus de 4% à la fin de l’année).

Rappelons que cette valeur du point est désormais désindexée par rapport à celle du point de la fonction publique, comme l’ont accepté les trois organisations précitées.

À la lumière d’une bougie éteinte

La FNOGEC (Fédération nationale des organismes de gestion de l’enseignement catholique) a proposé une augmentation de 2,96% pour tous les salariés des OGEC. En échange, au 1er septembre 2008, il y aura un nouveau point spécifique avec une valeur de 56,30 € au lieu de 54,6834 €. Les grilles indiciaires restent inchangées pour l’année 2008/2009.

Nul ne peut dire aujourd’hui si ce changement qualifié, par la FNOGEC, d’historique sera profitable à long terme aux salariés ou aux employeurs qui dorénavant, n’ayant plus l’obligation de se référer à la valeur du point de la Fonction publique, seront libres de limiter, voire de geler, les augmentations de salaires quand bon leur semblera.
Les négociations futures sur la revalorisation du nouveau point seront basées sur les indicateurs socio-économiques ! Lesquels ? Serait-ce l’augmentation du prix de l’énergie qui sera prise comme référence ? Ou tout autre chose ?
Historiquement les négociations salariales nationales n’ont abouti jusqu’à présent qu’à des augmentations visant à rattraper l’inflation et la hausse du SMIC.
Analysons ensemble l’étendue de cette proposition :

  • l’inflation actuelle est d’environ 3,3% annuels ;
  • l’augmentation du point d’indice pendant la période de référence a été de 0,5%.

Le différentiel se situe donc à 2,8% de perte de pouvoir d’achat et les employeurs proposent dans leur magnanimité 2,96% d’augmentation avec la désindexation définitive par rapport à la valeur du point de la Fonction publique et cela donc pour un gain de 0,16% !
Quel effort d’imagination ont déployé les syndicats signataires pour voir là une évolution positive ! Pourtant les prix des produits énergétiques et alimentaires ont presque doublé en deux ans et la proportion de la consommation de ces produits représente la quasi-totalité des revenus des ménages les plus faibles.

A contrario, plus l’on monte dans l’échelle des salaires plus la part de ces produits est faible dans la consommation des ménages.
Et la FNOGEC propose une augmentation linéaire de 2,96% (en fait 0,16%) sur tous les revenus. Est-ce là une attitude sociale ? N’est-ce pas plutôt une aggravation de l’échelle des salaires ? Autrement dit, la FNOGEC décide-t-elle délibérément de défavoriser les plus démunis ?
Pourquoi trois syndicats (CFDT, SPELC, CGC) ont-ils accepté ce marché de dupes ? Qu’ont-ils en contrepartie ? Leurs caisses seraient-elles vides ? Ne défendent-ils que des salariés cadres-dirigeants ?
Ou bien les syndicats signataires se sentent-ils suffisamment puissants dans la situation actuelle pour imposer leur volonté de progrès social aux employeurs, entreprise par entreprise, puisque cet accord n’est qu’une première étape vers ce but avoué du patronat ?

Le Sundep dénonce cet accord qui, en abandonnant le lien que constitue le point de la Fonction publique, ne fait qu’éloigner davantage les salariés de l’enseignement privé de leurs collègues du public.

Communiqué : accord salarial