La réforme en lycée professionnel n’est pas suspendue, au contraire on élague !

vendredi 30 janvier 2009


La généralisation du baccalauréat professionnel en trois ans, n’a aucune justification pédagogique et méprise totalement l’intérêt des élèves.

Même le Snpden, syndicat de chefs d’établissement du public, en dénonce l’extrême brutalité et la simple volonté du ministère d’économiser des moyens : « Il est choquant de constater le zèle avec lequel sont supprimées les formations au BEP, sans que les créations de CAP suffisent à couvrir l’engagement pris de garantir au moins une formation à des diplômes de niveau V dans chaque bassin de formation ».

« Le SNPDEN considère comme inacceptable que les textes officiels et les horaires obligatoires puissent faire l’objet de discussions de la part des représentants de l’Etat chargés de les appliquer, alors qu’ils sont parfaitement précis et que la revalorisation de la voie professionnelle constitue un enjeu majeur reconnu par le ministère... »

Dans le communiqué ci-dessous, SUD Education dénonce ce qui est en train de se passer dans les lycées professionnels.
Le SUNDEP, d’accord avec cette analyse, s’associe à cette dénonciation.

Communiqué de SUD Education du 28 janvier 2009

 Les élèves entrant en première année de BEP sont, le plus souvent, ceux qui étaient en échec scolaire au collège. Ils ne sont pas sûrs de leur orientation, souvent choisie par défaut, et ils ont besoin de prendre confiance en eux et de trouver une place qui les valorise dans le système scolaire. Cela demande de la part des enseignants un travail long et un an au moins est nécessaire.

 L’insertion professionnelle de ces jeunes dépend, entre autres, de la qualité de la formation générale et professionnelle qui leur est donnée. Comment la maintenir ? Que vont devenir les élèves qui parviennent tout juste aujourd’hui à obtenir leur BEP ?

 Le ministère met en place une « certificatio » correspondant au BEP reçue au bout de la deuxième année de bac professionnel. Mais elle ne vaudra rien sur le marché du travail : elle ne correspond à aucun référentiel ayant pris en compte les besoins des jeunes pour une insertion professionnelle. C’est simplement se dédouaner à bon compte des élèves qui décrocheront avant d’obtenir le bac.

 À cela, il faut ajouter la réforme de l’enseignement technologique qui se prépare et qui vise là aussi la diminution de la formation professionnelle La filière professionnelle aurait alors vocation à se poursuivre vers les BTS et les licences professionnelles. Une nouvelle fois, que vont devenir les élèves en grande difficulté scolaire ?

Cette réforme créera un système encore plus sélectif qu’il n’est actuellement : aux uns les CAP d’insertion et les sections d’apprentissage strictement calibrés sur les besoins du patronat local, aux autres les sections professionnelles amputées d’un an.

Mais la raison d’être de cette réforme est d’initier une restructuration d’ampleur de l’enseignement de la maternelle à l’université, avec comme objectif final : moins de formation, moins de choix d’orientation, moins d’heures d’enseignement et donc surtout moins d’enseignants et moins de fonctionnaires en général.

Dans cette attaque d’ampleur contre l’enseignement professionnel, tout est fait pour empêcher l’unité des personnels : traitement différencié des académies, traitement différencié des filières, concurrence entre établissements pour « conserver » les sections et les postes, etc.

C’est la raison pour laquelle la Fédération Sud Éducation :

 premièrement, appelle tous les personnels à s’organiser pour mener la lutte la plus large et la plus unitaire possible pour un enseignement professionnel permettant la réussite et l’épanouissement de tous les élèves :
- une « vraie » formation professionnalisante de niveau V, de type BEP comprenant une aide aux élèves en difficulté ;
- équilibre entre formation générale et formation professionnelle ;
- pour tous, sections sous statut scolaire avec rémunération des stages en entreprise ;

 deuxièmement, demande le retrait immédiat des réformes en cours en lycée professionnel à savoir : la généralisation du baccalauréat professionnel en trois ans et la suppression de la formation BEP.