De multiples indices nous montrent que la réforme du lycée est de nouveau sur les rails. Entre autres :
– le nouveau programme de maths pour les secondes s’inscrit dans l’architecture prévue ;
– Descoings, le directeur de Sciences Po chargé d’une mission de relance, « consulte » en visitant des lycées partout en France.
Il recueille des « témoignages » de lycéens, avec vidéos mises en scène pour diffusion sur youtube et sur un blog.
Il doit rendre son rapport en mai (avec décisions pendant les vacances ?) ;
– les « expérimentations » vont se multiplier l’année prochaine, de façon à rendre inéluctables les mesures.
Et le privé est plus que volontaire : les chefs d’établissement du Snceel ont dit « leur projet de mettre en oeuvre la réforme du lycée en avance ». Le Secrétaire général de l’Enseignement catholique a invité les établissements privés sous contrat à « saisir la possibilité de développer des expérimentations au lycée dès la rentrée, y compris celles qui ne figurent pas dans la première mouture de la réforme », comme l’annualisation du temps de travail.
– une « note de cadrage » aux recteurs« confirme la stratégie : »vendre« la réforme aux »leaders d’opinion", aux jeunes pour mieux contourner les professionnels, les chercheurs.
L’éducation ne peut pas avancer comme ça : elle met en jeu d’autres mécanismes plus complexes ... et nécessite des moyens qui, sans nul doute, seront encore absents des propositions gouvernementales à venir.
D’après la note au recteurs,
Les détails de la « consultation »
La consultation des élus lycéens qui se fera de mars à juin. Elle envisage des ateliers sur des points précis : orientation, vie lycéenne, aide personnalisée, lutte contre l’échec, égalité des chances, socle commun, décloisonnement, autonomie etc. Chaque réunion donnera lieu à une synthèse. Elles seront mises en ligne à partir du mois de mars sur un site national et aboutiront à une synthèse nationale.
Les expérimentations
Le ministre fixe à ses recteurs la candidature d’une dizaine d’établissements par académie d’ici le premier mars. Le ministère en retiendra 100. Le document fixe les objectifs prioritaires de ces expérimentations : taux de réussite au bac, diminution des redoublements en seconde, accompagnement individualisé, semaine de bilan et d’orientation, préparation à l’enseignement supérieur, association des parents. Les critères sont assez larges pour que de nombreux établissements puissent proposer un projet.