Circulaire sur les masters enseignement 2010

samedi 9 janvier 2010


Au lendemain de la publication au Journal Officiel des épreuves des futurs concours, le ministère publie au Bulletin officiel la circulaire de mise en place des masters. Elle avait été repoussée par le Cneser le 21 décembre à une quasi unanimité (3 voix pour Medef et Uni).

Le texte de la circulaire fixe les principes généraux d’organisation des cursus en termes assez vagues. La formation proclame qu’il ne « saurait y avoir de master sans un adossement à une équipe de recherche » mais affirme aussi que les masters « intégreront une forte composante de formation professionnelle ».

Celle-ci prévoit des stages d’observation et de pratique accompagnée puis des stages en responsabilité. L’étudiant doit à la fois « acquérir une culture scientifique, disciplinaire ou pluridisciplinaire et professionnelle », le tout en deux ans, ce qui semble une gageure.

Dans le privé les sept facs catho ont déjà engagé leurs propres formations master éducation depuis la rentrée 2010.
Si l’accord Vatican - Kouchner (voir notre article et communiqué), qui prévoyait que ces facs pourraient attribuer sans contrôle leurs propres masters, est gelé actuellement suite aux protestations, ces masters qui incluent une part importante de contenus liés au « caractère propre » devront être revus à l’aune du nouveau texte.

Nous demandons que cette révision se fasse dans le respect de la liberté de conscience des étudiants.

D’après Jacques Nimier :
"Je ne vois pas comment des étudiants ’normaux’ vont pouvoir, en 2 ème année de master, passer un concours, préparer l’oral, suivre des modules disciplinaires et des modules professionnalisant, faire un stage en responsabilité, se former à la recherche, préparer un mémoire et le soutenir (...)

Quels départements [universitaires] seront les meneurs ? Des département disciplinaires (maths, histoire...) ou un département de science de l’éducation ? ou de psychologie ? (...)

La circulaire évite soigneusement tout terme psychologique (...). On ne parle donc pas de connaissance de la psychologie de l’enfant ou de l’adolescent, ni de la psychosociologie des groupes, mais uniquement dans une incise [d’] ’une connaissance du système éducatif sous ses aspects les plus concrets (connaissance du système éducatif, des élèves et de leur diversité, des degrés d’enseignement, des curriculums, du processus d’orientation, des acteurs et partenaires de l’acte éducatif, de l’éthique du métier, etc.)".

On voit le peu d’intérêt porté à ceux qui sont pourtant le but de tout ce système (...) Il n’en reste pas moins vrai que seule la modification du contenu des concours qui pilotent la formation apporterait un véritable changement !"

Source site ToutEduc

Voir l’analyse de Jean-Luc Auduc

Voir la circulaire