Enseignants du privé : plus âgés, plus précaires, moins payés...

vendredi 26 février 2010


Une note du ministère (DEPP) fait un état très précis des enseignants du public ET du privé en janvier 2009.

Parmi les 860 000 enseignants des premier et second degrés, 83,5 % exercent dans le secteur public et 16,5 % dans le secteur privé sous contrat (ce qui correspond à peu près à la répartition des élèves).

Des rapprochements sont en cours : par exemple les enseignants du privé sont désormais proches des taux du public pour la rémunération sur des échelles de titulaires (dans le privé 85% sont profs des écoles, contre 96% dans le public, 60% sont certifiés, contre 63% dans le public).
En effet, beaucoup ont passé des concours, externes et internes.

Mais il reste des caractéristiques très différentes du fait de l’histoire (l’obligation du recrutement sur concours ne date dans le privé que de 1993, même si le mouvement avait commencé avant), des politiques de recrutement successives.

Ainsi le privé est nettement plus féminisé (74% contre 69% dans le public), ses enseignants sont plus âgés (surtout pour les titulaires : 2 ans et demi de plus en moyenne)... et ils sont moins bien payés car ils ont eu des carrières moins rapidement sous statut de titulaires.

Surtout, la précarité y est bien plus forte même si la situation se dégrade très vite dans le public. Les taux des précaires (en 1er degré, 11,5% dans le privé contre moins de 1% dans le public, en 2nd degré 16,8% contre 4,1%).

Autre indice de la précarité plus forte : le taux de temps partiel. En 1er degré, il est de 15,3% dans le privé contre 11,7% dans le public, en 2nd degré 20,8% contre 10,1%. Non pas que les profs du privé souhaitent davantage travailler à temps partiel : pour eux il existe aussi du temps partiel subi puisque l’État employeur estime qu’il n’a aucune obligation à les embaucher à plein temps.

Ces deux points montrent que, pour l’État, ce sont les profs qui sont la variable d’ajustement dans le privé sous contrat !

Autre problème d’ampleur : la pyramide des âges, très défavorable dans le privé. En effet, les établissements risquent de manquer d’enseignants qualifiés pour remplacer les très nombreux départs d’ici 5 ans.

La note