Appel à ceux qui désirent un autre syndicalisme dans l’enseignement privé

vendredi 25 août 2006


La négociation sur la loi Censi vient d’illustrer, s’il en était besoin, les dérives du dialogue social dans l’enseignement privé.

En effet, elle a été réellement conduite entre les ministères et l’enseignement catholique dans un paquet de mesures qui ne concernaient pas que les enseignants, mais aussi les subventions accordées à l’enseignement privé, l’acceptation d’une autonomie décisionnelle de ses responsables...

Les syndicats qui ont bien voulu s’y inscrire l’ont fait dans le cadre de délégations constituées par l’enseignement catholique lui-même, et ont été tenus au secret vis à vis de leurs propres électeurs et adhérents tout au long de la négociation !

On retrouve là un dispositif paternaliste dont on peut voir les effets à d’autres niveaux : ainsi, un « statut des chefs d’établissement du 1e degré », comprenant des dispositions sociales normalement négociées dans le cadre d’une convention collective, mais aussi des obligations pastorales (encadrées par le « droit canon », donc propres à l’église catholique), vient d’être arrêté en Conseil National de l’Enseignement Catholique (CNEC).

On voit les dangers d’une telle politique qui asservit totalement les organisations syndicales à l’institution.

Nous voulons clarifier cette situation, et revenir à une pratique plus saine du syndicalisme en garantissant notre indépendance par rapport à tous les acteurs : responsables de l’enseignement privé (catholique et autres) et état, employeur réel des maîtres.

Ce dernier doit, à ce titre, être la cible principale de nos actions et revendications, lesquelles doivent conduire au seul statut qu’accorde l’état pour ses salariés titulaires, le statut de fonctionnaire.

Nous voulons aussi garantir la laïcité pour tous dans nos établissements. En effet, nous constatons - et luttons contre - les dérives au sein de l’enseignement catholique (mais aussi juif), où la réaffirmation religieuse passe, dans certains établissements, par des cours orientés, des célébrations rendues obligatoires à tous les élèves...

Cela s’applique aussi aux personnels, dont les concours de recrutement sont le prétexte à des tests de sélection ouvertement religieux. Par ailleurs, les obligations fixées aux enseignants et personnels d’encadrement les amènent à en faire des auxiliaires de la tâche d’évangélisation assignée à l’enseignement catholique par l’église.

Cette pratique discriminatoire de l’institution pose le problème de la liberté de conscience des élèves et des personnels, inscrite dans la loi Debré et garantie par la Constitution. Elle est aussi totalement aberrante alors qu’une très faible proportion des élèves choisit son école sur un critère religieux et que, au contraire, beaucoup se reconnaissent dans d’autres valeurs, religieuses ou non.

Dans le fonctionnement de notre syndicat, nous voulons renouveler les pratiques en mettant en oeuvre une démocratie vivante, partant des aspirations de la base dans leur diversité. Le syndicalisme en France est en crise car la part des adhérents dans la prise de décision est de plus en plus faible, et entraîne un découplage entre aspirations réelles des salariés et actions menées concrètement par les organisations.

En cela, notre affiliation à SOLIDAIRES, organisation qui rompt délibérément avec ces pratiques et attire, sur cette base, des suffrages et adhérents de façon croissante, nous assure un ancrage solide pour ce renouvellement syndical dans l’enseignement privé.

Notre implantation encore réduite devrait s’étoffer à l’occasion des prochaines élections aux Commissions Consultatives Mixtes (Académiques : CCMA ; ou Départementales : CCMD).

Si ce qui précède vous parle, n’hésitez par à nous contacter