Retraites complémentaires ARRCO et AGIRC : les négociations commencent le 25 novembre 2010 !

mercredi 3 novembre 2010


L’accord AGFF [1]doit être renégocié entre le MEDEF et les organisations syndicales avant le 31 décembre 2010...

Les salariés de droit privé ET les enseignants agents contractuels de l’État peuvent ainsi percevoir avant 65 ans (tant que la loi n’est ni promulguée ni appliquée) :

  • la retraite complémentaire du régime général auquel ils sont soumis ;
  • la retraite des cadres s’ils sont cadres.

Si cet accord n’était pas reconduit, qui pourrait vivre, en attendant 65 ou 67 ans, avec la seule retraite Sécurité Sociale ( 50% du salaire annuel moyen plafonné calculé sur les 25 meilleures années) ?

La première réunion de négociation est annoncée pour le 25 novembre  :

Les « partenaires sociaux » doivent absolument prolonger au-delà du 31 décembre 2010 l’accord AGFF de manière à lever l’inquiétude, sur leur projet de retraite, des salariés qui s’interrogent quant à leur départ au... 1er décembre 2010 ou au-delà du 1er janvier 2011 sans tomber dans l’obligation financière de travailler jusqu’à 65 ou 67 ans !

Il semble que les « partenaires sociaux » en aient conscience :
Si le MEDEF a une « prise de conscience » sur ce sujet, c’est bien grâce au rapport de forces créé par le mouvement social ainsi que sa popularité dans l’opinion, sondages à l’appui !

D’où l’importance de maintenir notre mobilisation lors de la manifestation du samedi 6 novembre.

De même les partenaires sociaux (et même le MEDEF !) doivent avoir conscience que la pérennisation du régime d’assurance chômage prendra un sérieux surcoût si la loi sur la « contre-réforme des retraites » est promulguée et appliquée ; ils doivent aussi avoir conscience que la disparition de l’accord AGFF porterait un coup dramatique au régime d’assurance chômage ainsi qu’aux salariés concernés !

Que peut-il donc se passer ?

  • d’abord un échéancier pour 2011 : l’échéancier peut fixer une date butoir en 2011 (on parle de 6 ou 7 mois) ; il peut d’ailleurs ne pas concerner les salariés nés avant le 1er juillet 1951 ;
  • les négociations seront difficiles concernant l’application de l’accord AGFF surtout pour les salariés nés après le 1er juillet 1951, entre maintien, avec le décalage progressif jusqu’à deux ans, et la suppression prônée depuis longtemps par le MEDEF ;
  • ensuite... dans l’hypothèse où l’accord AGFF serait reconduit, une véritable négociation portera sur le montant des retraites (le rendement du point [2]) qui est en baisse constante  ! Les organisations syndicales ne peuvent qu’exiger l’arrêt de cette baisse des pensions.
    _Bien sûr le MEDEF refusera et demandera un allègement de cotisations...

Pourquoi la question se posera-t-elle ?
_Parce que, si la loi est promulguée et appliquée, le passage de 60 à 62 ans d’une part, et de 65 à 67 ans d’autre part, va créer une « cagnotte » pour les Caisses de 6 milliards par an !
_Rappelons que les mêmes caisses ont perdu beaucoup d’argent sur le dos des retraités avec la crise des subprimes via des investissements douteux : avec l’argent des cotisants, les caisses de retraite complémentaire devraient voir leurs « investissements » fermement encadrés et garantis par l’État.
L’équilibre retrouvé des 2 caisses ou leur aisance pourrait donner des idées au gouvernement pour ponctionner les caisses (et donc les salariés) et reverser ces sommes à un Pôle Emploi forcément déficitaire : les salariés seraient une fois de plus les dindons de la farce !

à suivre...


[1accord de l’Association pour la Gestion du Fonds de Financement (AGFF) 1983

[2C’est bien pour ces raisons que nous sommes opposés à la retraite par point (voir la situation catastrophique en Suède où le gouvernement a dû intervenir pour stopper la baisse du point en raison de la crise économique et des « investissements malheureux » des caisses)