Dans ces établissements, il n’y aura plus que deux types d’enseignants (pratique pour simplifier la formation des maîtres... et puis ça diminuera d’autant le nombre de maîtres spécialisés à former pour les écoles et les collèges classiques ) :
– des enseignants spécialisés en langue (que des profs d’anglais venus du secondaire ?)
– et des enseignants « généralistes » (d’abord des professeurs des écoles), tous formés de la même manière pour pouvoir enseigner du CP à la fin de la scolarité obligatoire... avec un seul objectif : que chaque élève maîtrise les compétences du socle commun à la fin de sa scolarité obligatoire (on rappellera à ce propos que le socle commun est une demande des entreprises européennes, voir l’article de Nico Hirtt en PJ
Pour qui ces écoles ? Comment va se faire l’affectation et/ou le tri des élèves ?
Rien est dit mais une chose est certaine c’est que le livret de compétence trouve là toute son application car il « s’inscrit dans le continuum pédagogique de 6 à 16 ans ». On peut raisonnablement penser aussi que certains logiciels de gestion d’élèves (Affelnet) vont trouver là une application imparable... Certains syndicats comme le SGEN CFDT revendiquent toujours eux d’aller plus loin dans le mise en place du livret et sont donc bien entendus pas les députés de droite.
Vers la fin de la mixité scolaire ?
Certains pensent déjà qu’il y a là préfiguration de la disparition totale de la carte scolaire, et de la mixité sociale et éducative car, comme le précise ce projet de loi, les élèves scolarisés dans une école du Socle commun seront ceux identifiés comme ayant besoin d’un suivi individualisé dans le cadre d’un PPRE (plan personnalisé de réussite éducative), mais pas seulement : « La continuité éducative au cours de chaque cycle et tout au long de la scolarité sera favorisée par des échanges d’enseignement entre le premier et le second degré ; des enseignants du second degré pourraient ainsi contribuer à l’apprentissage précoce des langues vivantes et des professeurs des écoles, véritables généralistes de l’enseignement, pourraient apporter leur expertise aux élèves ayant besoin d’un suivi individualisé en 6° et 5°, dans le cadre d’un PPRE (plan personnalisé de réussite éducative) ou non. »
On peut se demander comment se ferait la sélection des élèves autorisés à suivre un cursus normal (école élémentaire nationale jusqu’en CM2, puis collège national jusqu’en 3e). Serait-ce par le biais des évaluations nationales CE1 et CM2 ?
Reste la question des financements qui semble difficile. Mais quand on veut on peut...
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