Retour au collège... d’il y a 40 ans ?

samedi 7 mai 2011


ou plus... ballon d’essai d’un examen de passages pour entrer en 6e, annonce d’un « examen de fin d’année en 5e » (pardon une évaluation nationale !) , et enfin une préorientation bien annoncée avec dérogation à la scolarité obligatoire dès 14 ans...

Selon l’AFP, Luc Chatel propose de « personnaliser » le parcours des collégiens. La frontière est étroite entre « personnalisation » et relégation. Les chambres des métiers et la CGPME doivent être satisfaites.

Leurs idées, exposées le 26 avril au Sénat, semblent avoir été entendues par Luc Chatel, reçu par la même commission le même jour. Pour une meilleure « découverte de l’entreprise », Luc Chatel proposera à la rentrée des dispositifs dérogatoires à la scolarité normale dès la 4e (14 ans). Des collèges proposeront des classes où les élèves sont un jour par semaine en entreprise « pendant plusieurs semaines ».

Des classes de 3e spéciales de pré-professionnalisation seront crées en lycée professionnel pour « découvrir les différents secteurs de la voie professionnelle ».

Enfin un Dispositif d’Initiation aux Métiers, sera relancé. Chatel aurait donc reconstitué dès la 4e un autre collège, en mettant fin au collège unique. Et comme il annonce aussi que des professeurs des écoles s’occuperaient en 6e des élèves ayant des difficultés de lecture et que ce sont justement les futurs élèves de ces nouvelles filières, on peut craindre que la nouvelle voie remonte très rapidement à la 6e.

Pour mémoire : il y a une quarantaine d’année [...] on a connu un collège divisé en trois filières : le cycle 1 qui préparait au lycée général, le cycle 2 préparait à l’enseignement professionnel et le cycle 3 préparait à l’éjection précoce en fin de cinquième, ou la relégation vers des filières d’exclusion, CPPN ou « classes de transition ». Et qui s’occupait de ces filières ? Les instits, déjà…

Ce projet de Luc Chatel serait un formidable bond en arrière, retour à la situation d’avant 1975 où les enfants des classes populaires étaient mis à l’écart très tôt dans une filière d’enseignement particulière.