Annualisation et globalisation : comment faire la peau du statut des enseignants !

jeudi 16 février 2012


Après les suppressions de postes, l’accumulation des réformes régressives, le saccage de la formation des enseignants, le ministre de l’Education Nationale poursuit ses provocations en annonçant la mise en place de « l’annualisation » et de la « globalisation », dès la rentrée 2012.

Partant de la recommandation du rapport du Comité en faveur des stages organisés durant les vacances scolaires dans les académies, le ministre souligne la difficulté à trouver des enseignants pour les encadrer. « La seule réponse c’est l’annualisation », affirme-t-il. Mais « derrière l’annualisation il y a la question du statut des enseignants, c’est un sujet très sensible... Il va être abordé dans les semaines qui viennent lors du débat des présidentielles »

L’annualisation consiste à définir le temps de travail non plus par un horaire hebdomadaire mais par un horaire annuel, 36 fois 18 heures par exemple pour un certifié. De fait cela permet d’augmenter très sensiblement le temps de travail à salaire égal en collège et lycée parce que le temps théorique n’est jamais effectif compte tenu des jours fériés, des examens de fin d’année, etc. En clair les enseignants seraient obligés de travailler davantage pour le même salaire. Le ministère récupèrerait ainsi des dizaines de milliers de postes si la mesure était généralisée. Dans l’enseignement technologique et professionnel, où les élèves sont une partie de l’année en stage les gains seraient très importants. Luc Chatel pousse encore plus loin le raisonnement en annonçant que ces heures de travail pourraient être imposées durant les vacances.

L’annualisation nécessite un changement de statut des enseignants. Selon les décrets de 1950 qui régissent les obligations de service des enseignants, l’emploi du temps est défini en maximum hebdomadaire. Avec l’annualisation, il serait défini en nombre d’heures annuelles réparties sur le nombre de semaines travaillées. Mécaniquement, il y aurait un alourdissement des charges de travail.

Le ministre, en évoquant les perspectives « d’un nouveau statut  », a été très clair ! Et l’on sait que cela fait partie du projet du candidat Sarkozy pour l’éducation, et de la campagne idéologique démagogique de dénigrement des « privilèges » des fonctionnaires !