Introduction des 2S2C en concurrence des missions du professeur ?

mardi 30 juin 2020


Dans le cadre de la reprise progressive des cours dans les écoles et les collèges, le ministère met en place un dispositif Sport-Santé-Culture-Civisme (2S2C) sans concertation aucune et dans la plus grande précipitation.

Pourquoi ce dispositif ?

Que veut dire ce dispositif ? Ne crée t’il pas de la confusion dans une école qui se déconfine progressivement ?

La circulaire du 4 mai 2020 relative à la réouverture des écoles et établissements et aux conditions de poursuite des apprentissages prévoit qu’à partir du 11 mai, les élèves peuvent se trouver dans une à plusieurs des situations suivantes : en classe ; en étude si les locaux et les moyens de surveillance le permettent ; à la maison avec la poursuite de l’enseignement à distance ; en activité grâce à un accueil organisé par les communes dans le cadre du dispositif Sport – Santé – Culture – Civisme (2S2C).

Ces activités auront lieu du mois du mai au 3 juillet 2020.
Alors que tous les professeurs EPS, musique et arts plastiques qui peuvent revenir, assurent leur cours, nous apprenons la venue de ce nouveau dispositif !
Il faut comprendre que les APS se différencient de la mise en œuvre des programmes d’Education physique et sportive (EPS) ou des contenus habituels de perfectionnement sportif des écoles sportives de club.

Est-ce que le ministère veut mettre en concurrence les professeurs de l’Education nationale et le monde associatif ?
L’Education nationale fait-elle des expérimentations en ignorant les missions des professeurs ?

Le SUNDEP Solidaires s’interroge sur ce dispositif qui vient en interférence des enseignements dans les écoles, sans concertation avec les professeurs et la communauté éducative.
D’autant plus que que la question des installations (quantité, qualité, et partage) devra être clairement posées au sein de chaque collectivité.

Le SUNDEP Solidaires dénonce cette attitude du ministère et la non communication de ce dispositif. Se priver de l’avis et des compétences des experts de terrain, écarter une fois de plus la profession des discussions peut être perçu comme une mise à l’écart de la profession elle-même dans la mise en œuvre du dispositif.

Le but affiché est de favoriser la prise en charge des enfants en-dehors des écoles et établissements, pour permettre à ceux-ci et celles-ci de respecter l’application du protocole sanitaire. C’est le cheval de Troie de la casse des statuts et une étape d’ampleur de la territorialisation de l’école.
Transférer les compétences de l’Éducation nationale vers les collectivités pour l’enseignement public et le monde associatif (ALAE...) pour l’Enseignement privé, et de ce fait accroitre les inégalités entre les territoires en matière d’offre de formation. J.M Blanquer utilise ainsi cyniquement la crise sanitaire pour faire avancer son projet d’école libéral et réactionnaire.

Externaliser le sport et les activités artistiques vers les collectivités est le premier objectif. Que ce soit dans le premier ou le second degré, ces enseignements font intégralement partie des missions des professeurs. Pour J.M Blanquer, il s’agit là d’une nouvelle opportunité de recentrer les apprentissages scolaires sur le “lire-écrire-compter”, ces fameux fondamentaux dont il parle à longueur de discours et d’éloigner l’école de la société.
Gardons les yeux ouverts !