VACANCES APPRENANTES OU VACANCES REPOSANTES ?

lundi 6 juillet 2020


« A partir de 676€ cours par professeurs certifiés 100% méthodologie de travail. Travail par petits groupes de niveaux scolaires, méthodologie de travail + sports. Gain en confiance. 97% de clients satisfaits. Efficacité prouvée. Déclic scolaire. Destinations : Biarritz, Bayonne. Inscription en ligne ».

Une des annonces qu’il est possible de lire sur le net et qui vante le programme d’une colonie de vacances d’un nouveau genre.
Si l’heure des vacances a sonné, un certain nombre d’écoles ne vont pas fermer leur porte pour les deux mois à venir afin de permettre à des élèves volontaires de rattraper leur retard accumulé durant le confinement….

En effet, pour tenter de remettre sur les rails les 4% de décrocheurs estimés par l’Education nationale, J.M. Blanquer a annoncé le déblocage de 200 millions d’euros qui serviront à financer le dispositif « vacances apprenantes » à l’heure où de nombreuses et nombreux professeur.es les imaginent surtout reposantes.
Parmi les offres proposées : des colonies de vacances « pour s’amuser tout en rattrapant ».
Le ministre table aussi sur l’ouverture estivale, de la maternelle au lycée, de plus de 2500 établissements (publics mais également privés sous contrat avec l’état), pour des activités de soutien payées en heures supplémentaires.

Le hic : les professeur.es semblent manquer à l’appel
« On n’a jamais eu autant d’argent disponible mais si peu de professeur.es volontaires » observe Patrick Roumagnac secrétaire général de Syndicat de l’inspection de l’Education nationale.
Et il n’est pas le seul à faire ce constat, peu d’enseignant.es répondent présent.es à cet appel du Ministre, fatigué.es voire épuisé.es pour un nombre important de professeur.es que deux de confinement suivis par presque deux autres mois de déconfinement dans la confusion, la plupart du temps, ont éreinté. Un badge en sortie de vacances leur sera-t-il promis  ?

Le hic bis : les décrocheurs ne risquent pas de répondre présent à l’appel
Dans le second degré, le Ministère annonce particulièrement cibler les élèves des lycées professionnels dont beaucoup ont décroché en raison du confinement.
Il s’agit ici d’un pansement sur une jambe de bois, très peu d’entre ces élèves n’entrant plus en contact avec leur établissement d’origine devrait participer à ces stages.

Plutôt que d’inventer de tels gadgets très médiatiques, un plan d’investissement digne de ce nom pour envisager une rentrée plus sereine et moins anxiogène devrait quant à lui surtout être largement considéré !