Des métiers où la précarité est la règle

mardi 10 août 2021


Plus d’un ouvrier non qualifié sur trois est en contrat précaire, une proportion cinq fois plus importante que chez les cadres supérieurs. Notre classement dévoile les quinze métiers où la part de salariés précaires dépasse un quart des effectifs.
Lire Observatoire des inégalités, le 22-06-2021

13 % des personnes qui travaillent ont un contrat précaire en 2019, selon l’Insee, si l’on met bout à bout l’intérim, les contrats à durée déterminée et l’apprentissage.

Ce taux de précarité [Le taux de précarité est le nombre d’emplois en intérim, en contrat à durée déterminée (CDD) et en apprentissage, rapporté au nombre de personnes qui occupent un emploi.] moyen cache des écarts énormes entre milieux sociaux. On compte deux fois moins de précaires parmi les cadres supérieurs (6 %). Au sein des classes moyennes (les professions intermédiaires), le taux de précarité s’élève à 11 %. Il atteint 17 % chez les employés et 22 % chez les ouvriers, au sein desquels les ouvriers non qualifiés et les ouvriers agricoles comptent plus de 33 % de personnes en contrat court. Soit, chez ces derniers, une proportion cinq fois plus importante que chez les cadres, et deux fois plus que chez les employés. Au total, plus de deux tiers des 3,6 millions de salariés précaires sont des ouvriers et des employés.

Certains métiers recourent massivement aux contrats précaires. Le maximum est atteint chez les surveillants des établissements scolaires mais il s’agit le plus souvent d’emplois occasionnels. Arrivent ensuite les aides médico-psychologiques auprès des personnes âgées ou handicapées (qui incluent les assistantes de vie scolaire qui accompagnent les enfants handicapés en classe), puis les métiers du bâtiment.

En schématisant, les emplois précaires se composent d’emplois de services peu qualifiés, souvent féminins, et d’emplois industriels majoritairement masculins. Ces métiers sont marqués par de très faibles salaires (rarement plus que le smic), des conditions de travail pénibles, une flexibilité des horaires et une faible autonomie. Ces personnes sont tout aussi bien employées par une collectivité publique que par des entreprises privées.