En 2025, le gouvernement dépasse les bornes

samedi 15 février 2025


Choc des savoirs, acte III, en attendant la chute…
Si nous pouvons nous réjouir des dernières annonces du gouvernement : les groupes de niveaux annulés en 4e et 3e, le DNB qui n’est plus obligatoire pour accéder au lycée et les classes de Prépa-seconde supprimées, il reste en-core beaucoup de chemin pour nous faire entendre et créer une école juste et inclusive. Nous déplorons toujours l’aggravation des inégalités et l’entrave à la liberté pédagogique des enseignant·es avec, notamment, l’annonce de nouveaux programmes non adaptés aux réalités de terrain. Nous dénonçons les décisions prises sans concertation et sans véritable regard sur les programmes actuels, comme une volonté de négation de l’existant, à commencer par les enseignant·es eux-mêmes.
Nous continuons d’exiger le retrait total de toutes les mesures du « choc des savoirs » : l’abandon des groupes de « niveaux » ou de « besoins » en 6e et 5e qui accentuent et aggravent les inégalités, et l’abandon de la généralisa-tion des évaluations nationales stigmatisantes et improductives.

Gel du budget, et si on commençait par l’Éducation nationale…
La part collective du Pass Culture concerne les moyens alloués à l’Éducation nationale pour faire intervenir des as-sociations, des acteurs et actrices culturel·les dans les établissements ou organiser des sorties scolaires. Cette part sert à financer des projets éducatifs artistiques et culturels.
Jeudi 30 janvier a été annoncé le plafonnement de la part collective du Pass Culture à 50 millions d’euros jusqu’en juin 2025 contre 97 millions d’euros alloués en 2024.
Du vent de rumeur à la clôture définitive, il ne s’est passé que 24 h à peine. Aucun message officiel n’est venu con-firmer la rumeur et nombre de projets (préparés parfois depuis des mois) ont été balayés au mépris des ensei-gnant·es, des partenaires culturels et des élèves.
Ces coupes budgétaires mettent à mal le service public d’éducation.
Du côté du monde culturel, le choc est grand aussi. Cette décision soudaine remet en cause beaucoup de projets et porte atteinte au fragile équilibre des associations culturelles et des compagnies.
C’est aussi tout le milieu culturel et artistique qui est en danger.

AESH : quand le gouvernement fait deux pas en avant et trois pas en arrière
L’annulation de la suppression de 4000 postes et la création de 2000 postes d’AESH sont confirmées : bien, mais on attend plus !
Créer 2000 postes d’AESH, c’est reconnaître que le système éducatif a besoin de personnel d’éducation supplémen-taire. Notre système scolaire voit effectivement depuis ces dernières années le nombre d’élèves handicapé·es et à besoin particulier augmenter. C’est reconnaître que le travail et la présence des AESH sont nécessaires à l’école et au système éducatif dans son entier. Étonnant paradoxe donc que d’admettre la nécessité de leur présence, par la création de postes, et dans un même élan de dénigrer à ce point le métier et de les maintenir dans une précarité géo-graphique et salariale.
Les AESH sont essentiel·les à l’école, aux élèves, aux enseignant·es et une réforme de leur statut s’impose : pour d’autres conditions de travail et d’accompagnement, pour une autre formation, initiale et continue, pour une augmentation du salaire et une baisse du temps de travail.
Le SUNDEP Solidaires réclame un statut de fonctionnaire et la création d’un nouveau métier d’éducateur·trice scolaire spécialisé·e pour les AESH.

« Crise d’attractivité du métier » et réforme de la formation des enseignant•es
Réformer la formation des enseignant·es : seule solution pour pallier la crise d’attractivité du métier qui permettrait d’« élargir le vivier » en recrutant les professeur·es à la fin de la licence et en les formant sur deux ans. Une idée fixe, une constante, qui sonne comme une vieille rengaine dans les derniers gouvernements. Et, encore une fois, nous déplorons l’absence de discussion autour d’une réelle valorisation du métier qui passerait par le nécessaire rattra-page salarial et une amélioration des conditions de travail, à commencer par l’allègement du nombre d’élèves par classe.