Des élèves et des parents très satisfaits de l’école et de la formation des enseignants
88% des Français concernés (élèves âgés de plus de 15 ans et parents d’élèves), se disent satisfaits de leur école, de leur université, ou de celle de leurs enfants (dont 32% qui se disent très satisfaits). Une satisfaction qui s’avère relativement comparable selon que l’on est élève (84%, dont 27% de très satisfaits) ou parent d’élève (89%, dont 34% de très satisfaits). Les parents d’enfants en maternelle confirment cette tendance (94% pour 88% en moyenne).
Ce contentement est relativement homogène selon les catégories sociales mais présente quelques disparités régionales. Les habitants du Limousin (43% de très satisfaits pour 32% en moyenne), de Haute-Normandie (41%), de Rhône-Alpes et de Lorraine (40%) se montrent les plus satisfaits, ce qui est moins le cas des Picto-Charentais (80% pour 88% en moyenne), des Franciliens (83%), des Aquitains et des Picards (81%).
Les Français concernés sont aussi 88% à penser que leurs enseignants ou ceux de leurs enfants sont bien formés (dont 29% très bien formés). Un sentiment partagé dans les mêmes proportions par les élèves et leurs parents. Ce constat est prégnant chez les habitants de Franche-comté (93%), du Languedoc-Roussillon, du Nord- Pas de Calais et de Bretagne (92%). Le sentiment que les enseignants sont bien formés reste majoritaire mais est légèrement en retrait chez les habitants de Picardie (73% pour 88% en moyenne), d’Auvergne (80%) et d’Aquitaine (82%).
Les améliorations souhaitées : plus de moyens et une modernisation de l’enseignement
Les Français concernés réclament avant tout une augmentation des moyens : 40% souhaitent « une réduction du nombre d’élèves par classe », 26% « le développement du soutien individuel » et 20% « l’augmentation du nombre de professeurs ». Ils expriment aussi une demande de modernité : 20% d’entre eux sont en faveur d’une meilleure « insertion des nouvelles technologies dans l’enseignement » et 19% « une évolution des méthodes pédagogiques des enseignants ». De plus, pour 17% des Français concernés, il faut « moderniser ou rénover les locaux » (par ailleurs une priorité pour 28% des élèves). 14% des Français concernés citent une « réforme des programmes scolaires ».
Si 49% des élèves et 15% des parents (soit 24% des Français concernés) constatent que les enseignants ont des problèmes d’autorité, seuls 15% des parents et 16% des élèves (soit 15% des Français concernés) souhaitent que les enseignants montrent plus d’autorité.
De même, bien que la moitié des Français concernés disent qu’eux-mêmes ou leurs enfants ont été confrontés à toute forme de violence à l’école*, seuls 11% souhaitent que l’on « améliore la sécurité à l’école », et 10% en Ile de France.
Des divergences entre élèves et parents apparaissent quant à la perception des difficultés du milieu scolaire
Interrogés sur les situations qu’ils rencontrent dans leur école ou celle de leurs enfants, les Français concernés sont 32% à citer « une classe surchargée », 24% « un enseignant ayant des problèmes d’autorité », 23% « un niveau de classe très hétérogène » et 21% « l’absentéisme des enseignants ». Ils sont aussi 14% à citer « une faible attention portée à leur parcours individuel », 13% « une absence de matériel pédagogique adapté » et 11% « des locaux détériorés ou inadaptés ».
Il existe des écarts de perception entre les élèves et leurs parents
Pour les élèves : la moitié (49%) des élèves cite « manque d’autorité des enseignants ». 36% d’entre eux mentionnent « un niveau de classe très hétérogène ». En troisième position, les élèves font référence aux « classes surchargées » (27%). Arrivent ensuite « les locaux détériorés ou inadaptés » (18% des élèves).
Pour les parents : les « classes surchargées » (35%) arrivent en tête, puis pour 18% d’entre eux un « niveau de classe très hétérogène ». 15% des parents citent « le manque d’autorité des enseignants » et enfin 9% « les locaux détériorés ou inadaptés ».
Ces perceptions varient aussi selon le niveau scolaire des élèves : les étudiants de l’enseignement supérieur citent plus que la moyenne des élèves « une absence de matériel pédagogique adapté » (28% pour 15% moyenne), « des locaux détériorés ou inadaptés » (25% pour 18%) et « une faible attention portée à leur parcours individuel » (23% pour 14%). Les lycéens, quant à eux, citent en premier « un enseignant ayant des problèmes d’autorité » (56% pour 49% des élèves en moyenne), « un niveau de classe très hétérogène » (42% pour 36%) ou « une classe surchargée » (32% pour 27%).
Des disparités géographiques existent également. Les classes en surnombre sont particulièrement montrées du doigt en Languedoc-Roussillon (47% pour 32% en moyenne), en Auvergne (41%), en Champagne-Ardenne (40%). Des problèmes d’autorité des enseignants sont mentionnés par 33% en Basse- Normandie, à 32% en Picardie et en Franche-Comté, 30% en Île de France et en Limousin (pour 24% en moyenne). L’hétérogénéité des niveaux scolaires est soulignée par 30% des Franciliens (pour 23% en moyenne) et 28% des habitants de Rhône-Alpes, de Haute-Normandie et Bourgogne. L’absentéisme des enseignants est plus perçu en Franche-Comté (32% pour 21% en moyenne), Centre (31%) et Nord- Pas de Calais (30%).
Violence à l’école, verbale avant tout et variable selon les régions
La violence à l’école est avant tout « verbale entre élèves » : 32% des Français concernés déclarent y avoir été confrontés. Cependant, 12% des élèves et de leurs parents disent avoir constaté de « la violence physique entre élèves à l’intérieur de l’établissement » et de « la pression psychologique ou morale exercée par un groupe d’élèves ». 6% ont été confrontés à de « la violence aux abords de l’établissement », 5% à « des problèmes de drogue » et 4% de « racket ».
Quelle que soit la catégorie sociale, que l’on soit parent ou élève, de fortes disparités régionales sont notables : 73% des habitants du Limousin n’ont été confrontés « à aucun de ces problèmes » (pour 49% en moyenne), 60% en Bourgogne, 59% en Poitou-Charentes et Rhône-Alpes, et 57% en Haute- Normandie. En revanche, seuls 34% des Lorrains n’ont été confrontés « à aucun de ces problèmes », 41% des habitants du Centre et 43% des habitants de PACA et Corse.
* La violence verbale entre élèves / la violence physique entre élèves à l’intérieur de l’établissement scolaire / la pression psychologique ou morale exercée par un groupe d’élèves / la violence physique aux abords des établissements / la drogue / le racket.
Brice Teinturier, TNS-SOFRES