Violence scolaire, incivilité : elles augmentent avec la fin des pions !
La mesure de cette violence scolaire est problématique : en 2008-2009, on a compté 10 incidents pour 1 000 élèves, dont 4 qualifiés de violence physique, phénomène donc limité et qui n’augmente pas.
Le gouvernement - bien épaulé par certains médias - met en scène quelques évènements pour faire passer auprès de son électorat sa capacité à maintenir l’ordre (qui est toute relative !)... et pour appliquer un programme de droite réactionnaire :
– suppression des allocations familiales,
– création d’établissements spécialisés pour les élèves « perturbateurs »,
– « policier référent »
– « préfet des études »
– création d’un fichier des « décrocheurs »...
Mais si on s’intéresse au traitement des causes des incivilités, phénomène plus significatif et qui, lui, augmente et met en grande difficulté beaucoup d’enseignants dans leur pratique quotidienne, on s’aperçoit que cette dégradation est très explicable par la suppression de moyens, de profs et plus encore de personnels d’encadrement éducatif.
Disparition des pions, ces personnels qui, sur la durée, acquéraient une véritable compétence dans la gestion périéducative des élèves, et leur remplacement partiel par des assistants d’éducation, très précarisés et liquidables dès qu’ils pourraient demander la pérennisation de leur emploi.
C’est ce qui est arrivé en juin dernier aux 30 000 AVS recrutés pour le suivi des handicapés et d’autres élèves en difficulté !
Dans le privé, nous n’avons pas de mesure globale des suppressions de postes pour les personnels d’éducation, mais on doit nous aussi constater leur raréfaction et leur déprofessionnalisation : c’est bien le sens de la nouvelle convention collective (que nous refusons !) qui prévoit à la fois l’augmentation de leur charge de travail et la généralisation de la polyvalence.
Ces internats destinés « aux élèves exclus au moins une fois », accueilleraient des élèves de 13 à 16 ans. Les équipes « éducatives » seraient composées d’enseignants, d’éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse et de jeunes accomplissant un service civique.
Il existe déjà des établissements dits « fermés », où sont placés, sur décision judiciaire, les mineurs ayant commis des délits.
On est ici dans la tradition des anciennes « maisons de redressement »...
Il y a déjà eu les « internats de la réussite », lancés en 2005 par JL Borloo, une trentaine en 2009 mais en voie d’extinction. En application d’une circulaire de mai 2009, ils sont convertis en « internats d’excellence » (2 900 places), mesure du plan « espoir banlieues » de F. Amara, secrétaire d’État à la politique de la ville.
Mais ceux-là sont destinés à des élèves « motivés ».
Aucun bilan n’est disponible sur l’efficacité de ces dispositifs.
Seuls 3,8 % des élèves du secondaire, soit environ 160 000 élèves, sont internes.